Tagazok Admin
Messages : 159 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Notre Histoire... Mer 11 Mai - 15:10 | |
| - Une vieille légende a écrit:
- En des temps immémoriaux, alors que dans le Monde des Douze, Bonta la Pure venait à peine de naître des mains de la Douce Jiva, naquit un petit groupe de voyageurs, nomades aux capes soufflantes dans les vents incertains. Dans leur périple au gré de leurs envies, du hasard, ou de la force des évènements, ils virent l’amour, la haine, la joie, la peine, les richesses et la disette, la splendeur et l’effroi, l’indifférence et l’émoi. Ils marchèrent aux quatre coins des continents, par delà les mers, récoltèrent les histoires et les légendes de mondes oubliés, de créatures fantastiques, de trésors inespérés , qu’ils gardèrent précieusement dans leurs parchemins d’exil, témoins de l’histoire, grands rapporteurs du temps qui passe et qui veut, que les jeunes deviennent grands, que les grands deviennent des vieux.
Le temps s'envola, emportant avec lui les fondateurs de la petite confrérie. Mais leur sagesse infinie s’était transmise dans leur descendance, et tel un roseau, l’assemblée des Marcheurs de Rêve, ainsi qu'ils furent dénommés, perdura sans faiblir. Devant le respect de tous, partisants de Brakmâr la Sombre ou citoyens de Bonta l’Etincelante, ils continuèrent leur travail de mémoire, garants de l’Histoire, et protecteurs de la Vie. Parfois, au détour d'un carrefour citadin, ou bien au croisement de chemins lointains, les passants pouvaient rencontrer un nomade au chapeau rouge et rond, au regard bienveillant, parchemin à la main et de l’encre plein les doigts. Et alors ils parlaient, racontaient leurs secrets, rapportaient les histoires, les légendes qu’ils avaient entendues, et savaient qu’à la fin de leur récit, si leurs dires en valaient la peine, ils recevraient une petite récompense en honneur de leur partage.
Néanmoins, la cohorte s’étendit peu. Trop de monde aurait pu mettre en danger la philosophie de leur quête, et révéler au monde leur culte profane. Car en secret, les Marcheurs de Rêve idolâtraient une déesse disparue, oubliée par ses pairs au panthéon des Dieux, mais pourtant essentielle au monde des Douze. Préserver le Grand Equilibre, entre amour et haine, vie et mort, joie et peine, création, et destruction. Tel était le rôle de Tsuri Aï, et de la lignée de ses disciples qui la suivirent toutes ces années, plume de Tofu à la main, pour sceller les méandres du temps dans les mots de leurs phrases, et ainsi s’assurer de la parfaite balance qu’ils devaient protéger.
Hélas, à mesure que le Monde des Douze se peuplait de nouvelles âmes, l’équilibre était de plus en plus difficile à trouver. Les Marcheurs de Rêves avaient beau parcourir les plaines de toutes les provinces, gravir toutes les montagnes pour y dénicher des récits ineffables, ils ne parvenaient plus à veiller sur l’étendue infinie des hommes qui proliférait devant eux. Et l’inexorable arriva. Il suffit d’un souffle pour que la balance penche d’un sens, et qu’implacablement, l’autre côté s’efforce de tout son être de peser plus lourd que son voisin. Au Sud, Brâkmar la Noire parvint à prendre les devants, mais Bonta ne laissa pas faire. La guerre se répandit comme une traînée de poudre dans un monde qui ne serait plus jamais le même, et la Grande Faux posa son voile sur des peuples qui connurent maladie, mort et misère. Le Grand Equilibre n’était plus, mais la troupe des disciples de la Grande Tsuri Aï ne s’avoua pas vaincue. Ils se rappelaient toujours des paroles qui avaient donné un sens à leur vie :
Loin Bien loin des tracas de cet univers vaste et funeste Notre voie, notre voix Ne seront éclairées que d'une seule lueur Celle de la sagesse Le pouvoir des mots, malheureusement, ne suffisait plus dans un monde où les lames s'entrochoquaient à tout bout de champ. Les Marcheurs de Rêve troquèrent la plume contre l’épée, dont ils promirent de faire usage dans l’unique but de rétablir le Grand Equilibre. Ils ne purent néanmoins révéler leur culte aux yeux du monde. Incompris, ils auraient été la cible, les boucs émissaires d’une guerre dont ils n’étaient en rien partisans. Il fallait donc une ruse, un stratagème, et quoi de plus rusé que de cacher ses intentions sous le voile de la cupidité ? Qu'il est aisé de prétendre faire les choses pour l'argent, les sacs d'or sont sans aucun doute le meilleur rempart à la méfiance et au mépris. Ainsi, les Marcheurs de Rêve sortirent du mystère qui les entouraient depuis des décennies, sous le blason d’une guilde de mercenaires assoiffés de richesses, mais symbole de la valeur qui guidaient leurs pas depuis le tout début.
Ainsi naquît une guilde de mercenaires, adorateurs de la sagesse. Ainsi naquît Wisdom…
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